Gemeindenblick Fribourg - Interview Fusionen im Kanton Fribourg 2016

 

U n e  f u s i o n  d e v r a i t  ê t r e  p l u s  u n  m a r i a g e  d ’ a m o u r  q u e  d e  r a i s o n

Eine Gemeindefusion sollte mehr eine Angelegenheit des Herzens sein, als ein Entschluss rationaler Überlegungen

 

FRANÇAIS-DEUTSCH


Interview mit Madame Micheline Guerry-Berchier

Generalsekretärin des Freiburger Gemeinde-Verbandes FGV
Secrétaire générale de l’Association des communes fribourgeoises ACF

Interview par Journal de la Suisse Romandie 24 heures - 30. Juni 2016
Interview von 24 Stunden - Zeitung aus der französischen Schweiz / 30. Juni 2016
Sylvain Muller 24heures Lausanne

 

 

Réédition & Traduction
©2016 Gemeindenblick Fribourg Suisse Schweiz Switzerland

 

Dans le canton de Vaud, les processus de fusions de communes sont au point mort. Mis à part l’entrée en vigueur de la nouvelle commune de Jorat-Mézières, aucun signe de vie n’est détecté: aucun projet n’est en cours, le poste de M. Fusion cantonal n’a toujours pas été repourvu et le changement de législature empêche tout début de discussion.

Im Kanton Waadt sind die Gemeindefusionen ins Stocken geraten. Abgesehen von der in Kraft getretenen Fusion der neuen Gemeinde Jorat-Mezieres ist nirgends ein Anzeichen einer Fusion, oder Projekt, das noch abzuschliessen wäre, auch das Einsetzen einer verantwortlichen Person für Gemeindefusion ist man nicht nachgekommen. Eine neue Gesetzesänderung verhindert zudem vorzeitliche Vorabklärungen.

Le moment est donc propice pour prendre un peu de recul, par exemple en rendant visite à nos voisins fribourgeois, qui ont une longueur d’avance dans le domaine. Rencontre avec Micheline Guerry-Berchier, secrétaire générale de l’Association des communes fribourgeoises ACF-FGV et pilote des projets aboutis du Gibloux (cinq communes, 7000 hab.) et d’Estavayer (sept communes, 9000 hab.) dés 2017. Elle est également l’auteure d’une étude sur le sujet en 2009 et a élaboré une procédure à disposition des communes.

Das ist also ein guter Moment einen Marschhalt einzulegen, und zum Beispiel einmal unsere Nachbarn in Freiburg zu besuchen, die einen Vorsprung auf diesem Gebiet haben. Wir treffen Micheline Guerry-Berchier, Generalsekretärin des Freiburger Gemeinde-Verbandes FGV-ACF und erfolgreiche Projektleiterin von Gibloux (fünf Dörfer, 7000 Einw.) 2016 und Estavayer (sieben Gemeinden, 9000 Einw.) ab 2017. Sie ist auch die Autorin einer Studie zum Thema, aus dem Jahr 2009 und entwickelte ausserdem einen Leitfaden zum Ablauf und Durchführung einer Gemeindenfusion.

 

Madame Micheline Guerry-Berchier,

Où en est le canton de Fribourg en matière de fusion de communes?

Nous avons passé l’étape de la peur de «perdre son clocher». Les projets aboutis permettent de s’appuyer sur du concret et de déstigmatiser les débats. Deux projets en cours marquent aussi un changement d’échelle: celui du Grand-Fribourg avec ses près de 50'000 habitants et celui de Gruyères, qui réunirait 25 communes.

Wo steht denn der Kanton Freiburg heute in Sachen Gemeindefusionen?
Wir haben die Phase der Angst überstanden «seinen Glockenturm zu verlieren». Die erfolgreichen Projekte verhelfen uns heute auf Praxiserfahrung zu bauen und zu entstigmatisierten Debatten. Zwei Projekte markieren ausserdem eine Änderung der Grössen-Skala: Grand-Freiburg mit seinen knapp 50'000 Einwohnern und die von Gruyères, die Zusammenführung von 25 Gemeinden.

 

Les projets de fusion ont-ils également connu chez vous des temps d’arrêt?

Oui. Il y a eu une première grande vague de 2000 à 2006 avec 41 projets concrétisés réunissant 118 communes. Il y a ensuite eu un creux dans l’attente de la mise en place d’une nouvelle politique d’encouragement financier, et le mouvement a repris depuis 2012. Même si les montants ne sont pas très importants, on se rend compte que cet encouragement est indispensable pour soutenir les processus.

Gab es im Kanton Fribourg auch so etwas wie eine Fusionsflaute?
Ja auch, also von 2000- 2006 wurden 41 Projekte realisiert, wo sich 118 Gemeinden zusammenfanden. Danach kam es zu einem grösseren Stillstand, wo zwischenzeitlich viel Überzeugungsarbeit geleistet wurde. Ab 2012 kam es wieder zu gelegentlichen Fusionen. Es braucht einfach immer wieder Zeit die Bevölkerung für Fusionen zu gewinnen.

 

Existe-t-il, selon vous, des prérequis favorisant le succès d’un projet?

Oui, une certaine cohérence territoriale, relationnelle et financière. On voit par exemple que la commune de Vuissens, bien que distante de 15km d’Estavayer et sans frontière commune avec elle, a accepté de fusionner car elle se trouve à l’extrémité d’un vallon conduisant naturellement vers cette localité.

Gibt es Ihrer Meinung nach, Voraussetzungen die den Erfolg eines Projekts begünstigen können?
Ja einige, die räumliche Verbundenheit, wirtschaftliche und finanzielle Überlegungen. Wir sehen zum Beispiel, dass das Dorf Vuissens, obwohl 15 km weit entfernt von Estavayer, ohne gemeinsame Grenze, trotzdem zur Fusion mit Estavayer zustimmte, weil es am Ende eines Tals ist und so auf natürlichen Weg zu erreichen ist.

 

Et, a contrario, sur quoi peuvent-ils buter?

En général, les échecs sont dus à des aspects financiers. La première chose que regardent les citoyens, c’est leur porte-monnaie. Une fusion devrait être plus un mariage d’amour que de raison. Mais il est de plus en plus difficile de faire passer le projet de société par-dessus les aspects financiers. Par ailleurs, aucun projet n’est gagné d’avance. On a vu des discussions s’enflammer sur un règlement de cimetière ou sur des styles différents de déchetterie. Dans un cas, il n’y avait même aucun point de discorde, mais un village n’a accepté le projet que pour quatre voix. Comme tout le monde pensait que c’était fait, les gens se sont sentis libres de glisser un non dans l’urne.

Und umgekehrt, an was kann es scheitern?
Im Allgemeinen sind es finanzielle Aspekte, die zum Scheitern führen können. Das erste, was der Bürger/in zu spüren bekommt, ist in seiner Brieftasche. Eine Fusion sollte eine Ehe aus Liebe sein. Aber es wird zunehmend schwieriger, die Projektgesellschaften durch finanzielle Aspekte zu überzeugen. Darüber hinaus ist kein Projekt von vornherein sicher. Wir sahen Diskussionen, die entzündeten sich aufgrund einer Friedhofsverordnung bis zu verschiedenen Methoden der Abfallentsorgung. In einem Fall gab es gar keinen Punkt des Anstosses, trotzdem wurde das Projekt mit nur vier Stimmen mehr angenommen. Jeder dachte schon, die Sache ist gelaufen, dennoch fühlten sich Einwohner halt frei, falls nötig trotzdem ein Nein in die Urne zu werfen.

 

Quelles recettes donneriez-vous donc aux promoteurs de projets?

D’abord ne rien imposer. L’initiative doit venir des communes elles-mêmes. Ensuite appliquer une transparence totale et n’avoir aucun tabou. Il faut désamorcer les rumeurs, par exemple au sujet d’une commune qui attendrait la fusion pour refaire ses routes. Il faut aussi utiliser la démographie galopante pour montrer la nécessité d’investir dans les infrastructures, et enfin expliquer aux citoyens la fatigue des exécutifs. Les gens ont trop tendance à croire que tout va bien simplement parce que d’autres se dévouent.

Welche Rezepte würden Sie somit Verantwortlichen von Fusionen mit auf den Weg geben?
Erst mal nichts aufzwingen. Die Initiative muss von den Gemeinden selbst kommen. Dann volle Transparenz und keine Tabus haben. Wir versuchen Gerüchte zu entschärfen, zum Beispiel das eine Dorf die Fusion nur erwartet, um Dank Kostenbeteiligung, ihre Strassen zu erneuern. Wir müssen auch die Tatsache der fortschreitenden Bevölkerungszunahme erwähnen, und deren Notwendigkeit, in Infrastruktur zu investieren, und letztlich erklären, der zunehmenden Schwierigkeit Gemeinde-Exekutiven neu zu besetzen. Die Leute sind oft geneigt zu glauben, dass alles schon gut kommt und jemand würde dann schon schauen.

 

Et quel rôle peut ou doit jouer un conseiller d’Etat là-dedans?

L’Etat apporte son soutien. Par son aura, une personnalité comme Pascal Corminbœuf savait rassurer et dédramatiser. C’est un élément qui participe aussi aux chances de succès d’un projet.

Und welche Rolle kann und soll dabei ein Staatsrat spielen?
Der Staat soll unterstützen. Durch seinen Willen, in Person von Pascal Corminbœuf bewusst beruhigen und Befürchtungen abzubauen. Dies ist etwas, das auch an den Erfolgsaussichten eines Projektes beiträgt.

 

Avec le recul, voyez-vous une taille idéale pour dimensionner les projets?

Non. Le périmètre est souvent déterminé par la configuration territoriale et l’existence d’associations intercommunales. Les fusions autour d’un centre semblent plus faciles à faire aboutir car elles permettent à chacun de mieux garder son identité. Le contexte est différent lorsque les communes d’un projet ont toutes plus ou moins la même taille. Enfin, alors qu’elles sont parfois dénigrées, les «fusionnettes» à deux ou trois petites communes sont pour moi des projets en or. Elles permettent de tester le concept. Dans mon étude, j’avais été très surprise de constater que 70% des communes fusionnées seraient prêtes à repartir dans un nouveau projet.

Im Rückblick, sehen Sie eine ideale Grösse für die Grösse eines Projektes?
Nein. Die Gebietsgrösse ist oft schon durch geografische Örtlichkeiten und durch bereits vorhandene interkommunale Zusammenarbeit vorbestimmt. Fusionen um ein Zentrum scheinen leichter zu erreichen, weil sie alle erlauben, besser seine Identität zu behalten. Der Kontext ist anders, wenn für das gemeinsame Projekt alle mehr oder weniger die gleiche Grösse haben. Schliesslich, auch die, wenn manchmal durch die «Fusionswilligen» zwei oder drei kleinere Gemeinden dabei verunglimpft werden, sind für mich Goldprojekte. Sie ermöglichen es, das Konzept zu testen. In meiner Studie war ich sehr überrascht, dass 70 % der fusionierten Gemeinden bereit wären, in einem weiteren Fusionprojekt weiter zu machen.
 

Le Fin

 

  
 


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